Dans le monde littéraire, l’autoédition de livre est souvent décriée. Du moins, par une certaine catégorie de la population. Et si ce procédé redevenait LA tendance à suivre ?
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Qu’est-ce que l’autoédition de livre ?
Un livre, c’est un ouvrage imprimé, qui peut se lire. Il en existe de plusieurs sortes, illustrés ou non, en grands ou en petits formats, sur de la fiction ou des faits réels… Mais il y a encore une subdivision qui fait la différence : édition traditionnelle ou autoédition. Un livre autoédité n’a pas reçu l’aval d’un éditeur, est souvent moins distribué en librairie, et il est moins présenté dans les médias.
Un auteur qui choisit l’autoédition pour son livre doit accepter d’enfiler plusieurs casquettes : il n’est plus seulement écrivain, il est aussi éditeur, voire maquettiste, commercial, responsable des relations presse… C’est une véritable petite entreprise qu’il s’agit de gérer. Si l’on compare à d’autres corps de métier, on pourrait parler d’artisanat du livre. Or, contrairement à ce qui peut se passer dans d’autres secteurs, l’autoédition est souvent décriée. Pourquoi ?
Quelles sont les critiques de l’autoédition ?
Les détracteurs de l’autoédition sont en grande majorité des éditeurs et des libraires (et souvent les médias aussi, qui préféreront parler de valeurs « sûres »).
Quels sont leurs reproches ? Ils estiment qu’un livre autoédité sera de moins bonne qualité. Parce qu’il n’y aurait pas eu de corrections éditoriales (nous y reviendrons plus tard), qu’il y manque le regard pertinent d’un éditeur et que, par conséquent, son contenu est forcément moins intéressant.
Du point de vue des libraires, ils reprochent aux auteurs autoédités de se passer d’eux. Une grande partie des ventes s’effectue en effet en direct, via des sites de vente en ligne, notamment en numérique… Il y a deux raisons à cela : d’une, l’autoédition ne permet pas d’accéder aux systèmes de distribution qui contactent les libraires. De l’autre, de nombreux libraires refusent de présenter dans leurs rayons des ouvrages autoédités (ce qui est aussi compréhensible vu la surproduction éditoriale qui existe déjà et qui leur laisse peu de place).
Et c’est ainsi que le label autoédition empêche un livre d’être présenté à un concours, ou de participer à certains salons du livre.
Pourquoi alors choisir l’autoédition ?
Face à ce jugement, il est légitime de se demander pourquoi un auteur ou une autrice opterait pour l’autoédition pour son livre. Il peut exister différentes raisons à cela.
D’une part, il est vrai que certains auteurs se tournent vers cette solution lorsque leurs ouvrages ont été refusés par les éditeurs traditionnels. Une sorte de pis-aller qui a malheureusement contribué à la mauvaise image de l’autoédition.
Mais ils sont aussi de plus en plus nombreux à choisir directement cette option car elle présente des avantages certains : un circuit plus court (l’espace de temps entre le moment où est un livre est envoyé à un éditeur et celui où il est en librairie peut être très éloigné) comme une meilleure rémunération. Le montant des droits d’auteur en édition traditionnelle tourne ainsi entre 8 et 12 %… une somme bien différente dans l’autoédition.
Une autre raison influence ces auteurs : leur liberté éditoriale. En effet, alors qu’une maison d’édition peut chercher à ne produire que des titres commerciaux, un auteur qui s’autoédite pourra parler de sujets moins consensuels. Il pourra définir la présentation de sa couverture, son titre, sa mise en page… De plus en plus de personnes, en autoédition, retravaillent leur livre avec des graphistes et des correcteurs. Ils font aussi appel à des relecteurs extérieurs pour améliorer leur texte. Et c’est là que le regard éditorial, au final, peut se déplacer.
L’autoédition peut aussi être un choix écologique, car il s’agit souvent d’impression à la demande, ou en petites quantités, ce qui limite les ouvrages envoyés au pilon. Cette solution, qui existe depuis plusieurs générations et a déjà permis l’émergence de grands auteurs, n’a donc pas fini de faire couler de l’encre.